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La politique au quotidien
24 décembre 2011

La loi contre les génocides tend les relations Franco-Turques

 

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L'assemblée nationale a voté Jeudi à une très large majorité une loi pénalisant la négation des génocides. Parmi ceux-ci, le texte de loi incluait notamment le génocide arménien. Une mesure qui a suscité de vives réactions du côté d’Ankara.

Ce Jeudi, à l’assemblée nationale, le texte de loi visant à réprimander la négation des génocides a été largement adopté. Lors de ce vote, seuls six députés ont votés contre sur une cinquantaine de  participants. La législation en question  prévoit les sanctions suivantes, un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende pour toute négation d’un génocide reconnu par la loi. La France ne reconnaissant que deux génocides, la Shoah - qui avait déjà été sanctionné par une autre loi - et le génocide arménien de 1915, la mesure a été prise comme un affront personnel par Ankara. Suite logique, La Turquie cherche maintenant à faire pression sur la France avant que le texte ne soit définitivement entériné par un second vote qui aura lieu au Sénat.

Un passé colonialiste et des visées électoralistes

Les principaux reproches adressés par la Turquie à la France sont le passé colonialiste français et plus particulièrement les massacres qui ont eu lieu lors de la guerre d’Algérie ainsi que les visées électoralistes du Président Nicolas Sarkozy. Ce dernier chercherait, selon Ankara à récupérer les voix des 400.000 membres de la communauté arménienne de France. Ihsan Dagi du quotidien Zaman va encore plus loin, selon lui « Au-delà de la pêche aux voix dans la communauté arménienne de France, le soutien de Sarkozy à ce projet de loi s'explique aussi et surtout par son opposition systématique à une Turquie susceptible d'empêcher la réalisation de ses projets hégémoniques en Europe et dans le monde arabe".

Des sanctions militaires et diplomatiques

Quoi qu’il en soit, Ankara n’a pas tardé pour prendre des sanctions vis-à-vis de la France. L’ambassadeur de Turquie a été immédiatement rappelé après le vote à l’assemblé nationale et les visites bilatérales ainsi que la coopération militaire entre les deux pays ont étés suspendues. Toutefois, il n’y a pas eues de mesures de rétorsions commerciales et c’est important de le souligner car les échanges franco-turques s’élevaient en 2010 à 12 milliards d’euros. Reste à savoir quelles seront les répercussions a court terme du vote de cette loi en Turquie et notamment si elle n’aura pas un effet inverse en favorisant une résurgence des mouvements nationalistes dans un pays qui commençait tout juste à ouvrir des débats sur son histoire.     

 

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