Grèce : un ancien de la BCE nommé premier ministre

Lucas Papadémos, ancien vice-président de la Banque Centrale Européenne a été nommé hier à la tête d’un gouvernement d’union nationale.

«Un pari national », c’est ainsi que les journaux grecs ont qualifié la nomination de l’ancien vice-président de la banque centrale européenne au poste de Premier ministre. Un pari qui a été pris en commun avec la décision « historique » de trois partis, la droite, l’extrême droite et les socialistes de former un gouvernement d’union nationale. Leur but, faire face à la crise économique et politique qui secoue le pays. Mais la formation de ce gouvernement peut également être qualifiée d’historique pour une autre raison nettement moins reluisante. C’est la première fois depuis 1974 et la fin de la dictature du régime des colonels que l’extrême droite entre au gouvernement grec.

L’économiste Lucas Papadémos, qui succède à Georges Papandréou, a également été gouverneur de la banque de Grèce. C’est une personnalité décrite comme posée et très respectée dans le monde de la finance mais qui ne possède pas le charisme de ses concurrents sur l’échiquier politique grecque. Papadémos et son équipe seront chargés de mettre en place le plan de sauvetage de 130 milliards d’euros élaboré par l’Union Européenne mais aussi de préparer les élections législatives anticipées qui doivent avoir lieu en février 2012.

Politiquement, il devra faire face à l’opposition des communistes et des factions d’extrême gauche très actives en Grèce. Le jour même de sa nomination, 8.000 communistes ont défilé devant le parlement en scandant les slogans «résiste» et «assez d’austérité». Le K.K.E. étant le troisième parti du parlement grec et le principal instigateur des manifestations monstres qui ont secoué la Grèce, le pari Papadémos s’annonce donc… compliqué.